Notre histoire du ‘sultan’


qui a attiré des enchérisseurs du monde entier à Anvers pour atteindre le prix historique de 3 millions!


Juste après notre vente d’art moderne fin avril, un portrait d’un maître ancien nous est confié pour notre vente aux enchères. Le panneau porte un cachet qui nous intrigue mais que nous ne pouvons pas immédiatement identifier ni retrouvé dans la littérature. Le catalogue de notre vente classique du 28 mai doit être imprimé. Le lot est répertorié dans le catalogue comme ‘H.W. couronné, portrait d’un sultan des Indes, Huile sur panneau, 51×42 cm, cachet au verso’

Après des recherches nous trouvons au musée ‘Mauritshuis’ à La Haye un tableau estampillé à la même façon. Le cachet est celui de la collection de Guillaume III, Willem Hendrik d’Orange (1650-1702) – le rival méconnu de Louis XIV-  qui devint plus tard roi d’Angleterre, d’Irlande et d’Écosse après son mariage avec Marie Stuart II. Le ‘Mauritshuis’ confirme et suggère de retirer l’œuvre de la vente pour avoir plus de temps pour faire des recherches approfondies en espérant de pouvoir attribuer le tableau.

Nous évaluons et décidons de le mettre en vente. Selon nous ce n’est pas la tâche d’une maison de vente de mener des recherches scientifiques. Notre attribution laisserait beaucoup plus de place à la discussion. Les enchérisseurs potentiels pour ce lot ont beaucoup plus d’expertise et peuvent juger et spéculer eux-mêmes. Les informations complémentaires sont mises en ligne et on constate que l’intérêt grandit.

Le sultan paraît être l’empereur moghol indien Jahangir, ce qui nous aide à attirer l’attention en Inde et parmi les Indiens du monde entier. Il s’agit de l’empereur moghol indien Jahangir, qui a régné de 1605 à 1627, le fils aîné et le successeur d’Akbar le Grand, l’empereur le plus important et véritable fondateur de la dynastie moghole, le père de Shah Jahan, le bâtisseur du célèbre Taj Mahal.

Le portrait faisait probablement partie d’une série destinée à la décoration du palais de Honselaarsdijk aux Pays-Bas, démoli en 1814.

L’exposition de la vente commence et l’œuvre continue à enthousiasmer. En regardant le tableau ensemble avec un expert de maîtres anciens nous discutons de l’importance que les enchérisseurs ne forment pas un bloc pour maintenir le prix bas. Nous continuons à nous efforcer d’atteindre un public d’enchérisseurs le plus diversifié que possible. De nombreux experts nous demandent encore de passer juste avant la vente pour examiner le tableau. Les avis restent partagés.

Nous avions décidé de ne pas faire de pronostics mais remarquons que le tableau fait rêver. Nous avions secrètement un montant en tête. Guy Campo est interviewé et la presse insiste sur un chiffre. Il est prudent. Le résultat final est historique. Trois millions!